LES ÉLÉMENTS À RETENIR DE CETTE ENQUÊTE

C’est la star de vos dîners en famille : la trottinette électrique est au centre de tous les débats. On met autant en avant son côté pratique que l’agacement procuré par certains usages. Quoi qu’il en soit, les trottinettes électriques ont bouleversé les habitudes en matière de micro-mobilité. Moins encombrantes et polluantes que les voitures, leur usage explose depuis plusieurs années.Mais alors, qui sont réellement les utilisateurs des trottinettes électriques et de gyroroues ? Ce sont les résultats des études menées dans le cadre du programme Mobiprox.

MOBIPROX un Programme de Certificat d'Economie d'Energie

Initié l’an dernier par la FPMM et l’association Prévention Routière. Depuis 2021, Mobiprox a suivi un panel de 580 utilisateurs de trottinettes électriques et gyroroues, afin d’analyser en temps réel leurs trajets et l’impact de leurs usages. Dotés d’un GPS, les engins ont été tracés et les utilisateurs interrogés sur leurs usages.

“En tant que professionnels de la micro-mobilité, cet observatoire nous permet de connaître de façon approfondie les usagers et mieux anticiper leurs besoins en mobilité, et peut enfin fournir des réponses concrètes aux pouvoirs publics sur l’impact sociétal et environnemental de ces pratiques.”, explique Fabrice Furlan, Président de la FP2M.

 

Un Engin, 4 types d'utilisateurs

L’étude Mobiprox a ainsi identifié quatre types d’utilisateurs, donc quatre types d’usage et de besoins différents. Le premier constat est intéressant : 42% des utilisateurs sont des touristes ou des visiteurs venus de l’étranger ou de France, ce qui accentue l’idée que la trottinette est perçue comme un moyen à la fois économique et pratique pour se déplacer pendant un temps court. Les types d’utilisateurs se différencient principalement par la raison pour laquelle ils utilisent la trottinette.

  • Les pendulaires actifs forment 36% des usagers d’EDPM. Près de la moitié d’entre eux utilise la trottinette pour des déplacements quotidiens, en majorité pour se rendre au travail. La quasi-totalité d’entre eux ont opté pour la trottinette électrique (99%), notamment en raison du gain de temps qu’elle représente (66%). Ce groupe a un usage centré sur la semaine (83 % uniquement semaine vs 55 % au global), en priorité pour se rendre au travail (95 % vs 74 % en moyenne). Les usages loisirs sont sous représentés. 

  • Les jeunes citadins choisissent la trottinette pour sa praticité et sa capacité à faire gagner du temps. Ils sont 32% à l’utiliser plus souvent, pour les déplacements professionnels comme pour les loisirs. Ce groupe utilise majoritairement leurs engins dans les centre-ville et la proche banlieue des grandes agglomérations, en particulier à Paris (56% circulent dans leur lieu de résidence Vs 48% en moyenne, 43% résident en IDF Vs 37% en moyenne, 66% en centres urbains Vs 57% en moyenne).

  • Les trotteurs du week-end optent également pour les EDPM en raison du gain de temps. Mais une autre raison motive leur choix : celle de l’avantage écologique que représente la trottinette, pour 34% d’entre eux. La trottinette électrique est également la grande gagnante (97%).

  • les riders passionnés sont les moins nombreux (11%). Majoritairement intéressés par les gyroroues, qu’ils choisissent pour le gain de temps autant que pour le confort, ils l’utilisent quotidiennement (75%) et optent pour des engins particulièrement puissants (plus de 1000W). L’utilisation de ce groupe est intensive : 74 % tous les jours ou presque contre 50% en moyenne. Leurs usages sont surreprésentés, le WE comme en semaine, sur les motifs de déplacement pro et loisirs.

En ville, les plus accros aux trottinettes sont nombreux parmi les early adopters. Etudiants ou actifs, ils ne limitent pas leur usage aux jours de la semaine, puisque 39% des déplacements ont lieu le weekend.

Un Usage dans l'air du temps

Quel que soit le type d’utilisateur, l’usage des trottinettes électriques et des gyroroues est en plein essor.

Pour 61% des usagers, la motivation à l’usage est liée au gain de temps conséquent. Ces engins sont reconnus pour leur facilité d’usage, notamment pour les utilisateurs multimodaux, qui passent facilement d’un bus à la trottinette électrique, et évitent ainsi de prendre la voiture pour leurs trajets fréquents. Cet usage est vertueux, et pour 25% des personnes interrogées, il est lié à leur conscience écologique, et à leur envie de protéger l’environnement.

Au-delà des chiffres, la proportion d’utilisateurs et le fait que l’on puisse les répartir en catégories bien distinctes témoignent de l’envol de ce moyen de transport, et de la nécessité d’en encadrer l’usage. Nombreux sont en effet les citadins qui réclament des pistes cyclables plus larges pour que les trottinettes y trouvent leur place sans que la circulation n’en soit gênée. Il est temps de réunir les professionnels du secteur autour de la création d’un cahier des charges unifié, accessible, et prenant en compte les droits et devoirs des utilisateurs !