Rendre les EDPM réparables : la clé d’une mobilité durable (et rentable)

Imaginez : vous êtes en circulation, vous donnez une impulsion avec le pied arrière sur le frein, et l’arc de pliage de votre trottinette se casse. Cet incident peut survenir lors de l’utilisation de tous les EDPM. Or, le contexte actuel nous amène à repenser nos modes de déplacements, et à aller vers plus de mobilités douces. Le moment semble donc bien choisi pour envisager un système qui permet un usage plus durable des EDPM. Durabilité, traçabilité, mesure et régulation de l’impact écologique : voici les différents paramètres dont les acteurs publics devront tenir compte !

Penser les EDPM en termes de cycle de vie

Si le cadre réglementaire autour des EDPM peut se montrer insuffisant ou inadéquat, c’est en partie parce que l’enjeu n’est pas pris dans sa globalité. Les EDPM constituent une catégorie particulière de véhicules, dont la principale caractéristique est le cycle de vie. Ce dernier impacte grandement l’utilisation et l’impact écologique des EDPM. 

La vie d’un EDPM s’étend en 4 phases : 

  • la fabrication de l’engin, 
  • celle de sa source d’énergie, 
  • la phase d’usage et de maintenance, 
  • et enfin la période de fin de vie. 

C’est durant les deux premières phases que l’on note la plus grande utilisation d’énergie. La fabrication nécessite en effet d’extraire les matériaux nécessaires à la construction de l’engin. Des matières de plus en plus rares, comme l’aluminium, le plastique ou certains types d’acier, dont l’extraction peut donc se compliquer avec le temps. Cette dernière peut donc se révéler de plus en plus polluante et chère : en 2020, du fait de la crise Covid et d’autres facteurs, le coût du container en partance de Chine vers l’Europe pour le transport de matériel a été multiplié par 10. 

Fabriquer des EDPM réparables pour réduire le coût écologique et économique

Favoriser la réparabilité des EDPM, grâce à une politique de durabilité efficace, aura donc un double-avantage : 

  • Réduire l’impact écologique de l’extraction de matériel et de fabrication de l’énergie, 
  • Optimiser les coûts de transport, grâce à la possibilité de réguler l’aspect logistique.

L’impact écologique de l’extraction peut donc être compensé par la durée d’usage des engins : plus l’utilisation est inscrite dans la durée, plus l’impact est réduit. Il devient donc nécessaire d’envisager les trottinettes et autres EDPM en termes de cycle de vie, et d’intégrer au cahier des charges de fabrication un critère de réparabilité. Ce besoin se fait notamment ressentir au niveau des batteries électriques. Celles-ci font d’ailleurs partie des produits classés “dangereux”, et de moins en moins de transporteurs acceptent d’en prendre la charge. 

Envisager de nouvelles solutions énergétiques 

Le coût de la batterie électrique est une question cruciale. Principale source de revenu des revendeurs, elle doit non seulement refléter le travail d’alimentation en énergie, la conception, mais également le transport. Les batteries viennent en effet pour la plupart de la Chine, ce qui implique des coûts logistiques élevés, auxquels s’ajoutent des taxes d’importation. Conséquences : dans la tête d’un acheteur, il est plus économique d’acheter une nouvelle trottinette que de remplacer sa batterie ! Pour révolutionner ce réflexe, la réparabilité se présente comme la solution la plus indiquée. Remplacer les cellules des batteries, par exemple, peut se révéler une option, comme le fait la marque Dynamic Batteries. D’autant que les industriels français disposent de techniques qui leur permettent de recycler 75% des composantes de batteries au lithium – ion.