Mobilité responsable : la place des EDPM dans l’espace public dépendra de la sensibilisation des usagers aux normes et exigences de sécurité, et de la capacité des professionnels à responsabiliser les consommateurs.

Depuis la crise sanitaire, 27 % des Français déclarent avoir modifié leurs modes de déplacements habituels, ce qui traduit une transformation profonde des modes de transports. Trottinettes électriques, gyropodes, skateboards électriques, hoverboards… Aujourd’hui, c’est 72 % des 18-34 ans qui envisagent le recours aux EDPM pour se déplacer.

Dans ce contexte post-confinement, il nous a semblé nécessaire d’analyser ces nouveaux usages ainsi que les risques et l’accidentalité liés, afin de faire de la sécurité des usagers notre priorité. Ainsi, le 8 octobre 2020, la Fédération Française de l’Assurance (FFA), Assurance Prévention et la Fédération des Professionnels Micro-Mobilité (FP2M), ont lancé une étude* d’envergure sur le sujet, réalisée par Smart Mobility Lab. Elle recueille la vision des utilisateurs d’EDPM, mais aussi celle des autres usagers de l’espace public sur les nouvelles mobilités, avant et après le confinement.


Malgré une utilisation accrue, un sentiment de vulnérabilité sur l’espace public

L’usage des EDPM n’est pas le même pour tout le monde. L’étude révèle qu’1 usager sur 2 utilise occasionnellement des trottinettes électriques en libre-service, tandis que les usagers possédant un EDPM en ont une pratique régulière. Si les autres utilisateurs de l’espace public s’accoutument peu à peu à ces nouvelles pratiques de déplacement, la crainte des accidents est néanmoins importante, comme le montre la note de confiance de l’ensemble des usagers de l’espace public (7,2/10). Les utilisateurs d’EDPM ne sont pas plus rassurés (6,4 / 10).

En cause, deux insuffisances soulevées par l’épanouissement rapide du marché des micro-mobilités :

       Une insuffisance de l’équipement et des dispositifs de sécurité, notamment dans le libre-service.

       Un niveau d’information insuffisant chez les utilisateurs, autant sur leurs obligations (exemple l’assurance en responsabilité civile) que sur leurs droits..

Un sentiment d’insécurité routière atténué par le contexte sanitaire

Près d’1/4 des usagers de la route a déjà été exposé à des accidents divers (chute, collision, excès de vitesse) en lien avec un EDPM. Ces accidents aboutissent dans 11% des cas à un séjour aux urgences hospitalières, et ont donné lieu à 10 décès en 2019[1]. Un bilan peu avantageux pour ces engins, que près de la moitié des Français perçoivent comme dangereux ou gênants.

Et cependant, cette perception a sensiblement changé depuis le début de la crise sanitaire actuelle, surtout avec le déconfinement qui a rendu nécessaire les déplacements respectueux les contraintes sanitaires. Les EDPM se sont en effet imposés comme une solution viable et efficace de mobilité. La crainte qu’ils pouvaient susciter  laisse peu à peu place à une image plus « utilitaire » comme moyen de déplacement.


[1] Chiffres sur la sécurité routière 2019 : https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/Communiques/Les-chiffres-de-la-securite-routiere-en-2019-des-resultats-consolides-en-metropole-la-necessite-d-une-action-resolue-dans-les-outre-mer

Comment, alors, concilier la nécessité pour de nombreux usagers d’avoir recours à ces engins, tout en maintenant un certain niveau de sécurité sur l’espace public ? Une des réponses serait d’accorder pleinement leur place aux EDPM, en soulignant les droits, mais aussi les devoirs des usagers.

Sensibiliser pour mieux protéger

Si l’étude met en exergue la perception très contrastée du risque entre les utilisateurs d’EDPM et les autres usagers de l’espace public. Mais elle analyse surtout la  typologie des divers accidents impliquant ces nouvelles mobilités. L’impact de la qualité de l’infrastructure, la nécessité d’accroître le niveau de connaissance des usagers quant aux règles de circulation, la sensibilisation des utilisateurs à un comportement responsable sur la route. Cette étude montre aussi et surtout le travail important fait par les professionnels de la filière industrielles sur la qualité des engins, leur sécurité car ils arrivent en queue de peloton des facteurs facteurs de risque à l’utilisation des nouvelles mobilités.


Étude de la Fédération Française de l’Assurance (FFA), d’Assurance Prévention et de la Fédération des Professionnels Micro-Mobilité (FP2M), réalisée par Smart Mobility Lab en 2 volets. Étude quantitative menée en 2 temps : du 21 février au 5 mars 2020 auprès de 5 014 répondants et du 5 au 11 septembre 2020 auprès de 1 013 répondants France entière âgés de 18 ans et plus. Étude qualitative menée auprès de 65 participants dans 8 focus groups à Paris et à Lille du 21 au 31 janvier 2020