La sensibilisation, la formation, l’échange et l’initiation sont des outils indispensables si l'on veut une transformation radicale des mobilités de proimité. A nous tous, acteurs des mobilités, de prendre le taureau par les cornes.

Le programme Mobiprox permet depuis plus d’un an à la FPMM et à l’association Prévention Routière à ses nombreux ambassadeurs de rencontrer une grande population de personnes intéressées, concernées ou simplement curieux des nouvelles mobilités. A ce jour, près de 7 000 personnes sont venus sur les différents stands du programme, touchant plus de 62 localités et avec une variation forte des profils ; âge, genre, catégorie socio-professionnels, centres d’intérêt etc…

Porté par le dispositif des Certificats CEE, soutenu par le ministère de la transition écologique et l’Ademe, financé par TotalEnergie, Mobiprox est une initiative unique en son genre.

Le programme MOBIPROX répond à 3 objectifs : Évaluer l’impact énergétique des mobilités en EDPM, mieux faire connaître ces nouvelles mobilités et constituer un observatoire des micro-mobilités.

Ce programme apporte un regard inédit au niveau mondial sur les micro-mobilités. Une vue d’une pertinence rare sur les impacts des mobilités de proximité. Au-delà des rapports d’une valeur inestimable et de la mise en place de l’Observatoire des micro-mobilité, une leçon majeure ressort de cette expérience ; la nécessité d’accompagner les révolutions des mobilités auprès de tous les publics si l’on veut que les changements soient acceptés et donc pérennes.

 

Que les villes soient grandes ou petites, qu’il s’agisse d’association ou de colloques professionnels, les gens ont besoin d’être informés, ils ont besoin que l’on leur donne le sens de toutes ces évolutions. Et cela, surtout en ne s’arrêtant pas aux seuls « adopteurs » enthousiastes des trottinettes et autres gyroroues.

 

L’une des grandes leçons décès actions de sensibilisation c’est de voir l’appétence qu’on les appelés « haters », de ces nouvelles mobilités, les pourfendeurs les plus virulents, pour avoir le sens de tout cela. Le rejet vient, très souvent de l’incompréhension face à l’explosion des usages, des interrogations sur les réels besoins remplis par ces EDPM. Le refus, très souvent, a pour origine la non-connaissance – existence de règles notamment, et l’appréhension.

 

L’expérience de Mobiprox montre que, au-delà de sensibiliser sur les règles existant, d’échanger sur l’impact des micro-mobilités, initier une population désireuse de tester des engins les voies du succès de ces nouvelles façon de se déplacer semblent assez claires : laisser s’exprimer les peurs et les appréhensions, laisser s’ouvrir les vannes du ressentiment, écouter sans juger, tendre l’oreille sans préjuger puis rassurer avec bienveillance, expliquer avec patience et surtout argumenter avec des chiffres, des études, des données. Si l’on veut avancer, il faut accompagner.

Avec toutes ces villes qui s’ouvrent aux nouvelles mobilités partagées, toutes ces collectivités qui se voient approcher par des opérateurs désireux d’apporter de nouveaux services sur des territoires qui voient des populations utilisatrices de EDPM croître sans cesse ; la question de la sensibilisation est plus que posée. Les autorités publiques, les décideurs se doivent de la prendre en compte. Sans idéologie, avec pragmatisme.

Les nouvelles mobilités, les micro-mobilités, ne disparaitront pas. 900 000 trottinettes vendues en 2021, plus de 30 000 engins en libre-service dans plus de 30 villes, plus de 2,5 millions d’utilisateurs. Il ne s’agit pas d’un phénomène éphémère. Il s’agit d’un fait qui va s’ancrer. Pour que cela se fasse avec un minimum de turbulence, pour que la révolution dans nos villes continue de façon apaisée ; la conduite du changement est nécessaire. La sensibilisation, la formation, l’échange et l’initiation sont nécessaire. A nous tous, acteurs des mobilités, de prendre le taureau par les cornes.

Jocelyn LOUMETO
Délégué Général FPMM