Comment innover pour gagner en compétitivité ?
À l’occasion du Salon Autonomy qui s’est ténue les 16 & 17 Mars, la FP2M a organisé un séminaire sur les batteries. Dans cet article vous retrouverez le résumé de la 1ère table, concernant “les batteries au coeur des nouvelles mobilités”.
Cette table ronde était constituée de :
Anne-Sophie Caistiker – Directrice Générale, Green-rider Groupe
Karim Tarzaïm – CEO, Célerifère
Bernard Guillarme – Vice-Président de l’Avere-France
Laurent Vittecoq – CEO & Founder chez Onemile France
Le marché des EDPM recèle de nombreuses promesses. Deux d’entre elles doivent attirer notre attention : l’avantage écologique et le potentiel économique. Une voie se propose aux acteurs de ce marché pour concrétiser ces atouts : celle de l’innovation et de la compétitivité. En s’appuyant sur le sujet des batteries, la FPMM a abordé ce positionnement lors de l’édition 2022 du salon Autonomy. Décryptage avec les experts invités, dans ce premier épisode sur l’innovation et la compétitivité des EDPM.
Les batteries d'EDPM : Une question de logistique et de culture
La plupart des batteries sont importées de Chine. C’est en Chine, entre autres, que l’on trouve des batteries de qualité. Le revers, en revanche, est culturel : comme le souligne Karim Tarzaïm, CEO de Célérifère, il est difficile de trouver des batteries certifiées en Chine, car cette démarche relève d’une pratique plutôt européenne. La solution serait donc de fabriquer sur place, en France où en Europe. Un pas de côte qui n’est pas sans impact sur le prix : “les trottinettes coûteraient entre 4000 et 5000 euros”, signale Karim Tarzaïm. De quoi freiner les utilisateurs, notamment les occasionnels. Pour l’heure, Célérifère a localisé 70 % de son processus de fabrication en France, avec des acteurs de confiance.
En attendant que la conception sur place soit plus abordable, comment agir dans l’immédiat ?
Dialoguer pour fabriquer des batteries que l'on peut réparer
La logistique implique une réflexion sur la consommation d’énergie, pour les raisons évoquées précédemment. Or elle est aussi une étape inévitable, du moins pour l’instant, dans le circuit actuel des EDPM. C’est pourquoi il est essentiel d’agir sur un autre paramètre lié à l’énergie. Il s’agit de rendre toutes les batteries réparables, quel que soit leur lieu de provenance. Le dialogue entre les fournisseurs, de Chine ou d’Europe, est donc un impératif, selon Anne-Sophie Caistiker, Directrice Générale de Green Rider Groupe : “Notre rôle est de créer le dialogue entre les fournisseurs pour accélérer la réflexion sur la réparabilité”.
Trouver de nouvelles synergies s’avère aussi être un moyen d’accélérer la réparabilité. Ce pari a été relevé par Onemile France : marque initiée en Chine, elle a en partie exporté son circuit de fabrication en France et en Europe, tout en poursuivant son travail sur les batteries en Chine.
Réduire la pression sur les utilisateurs
“Il s’agit de rééquilibrer les forces entre les pays fournisseurs, avec comme objectif la durabilité du produit, qu’il soit importé ou fabriqué sur place”, souligne Anne-Sophie Caistiker.
Inclure le cycle de vie de la batterie dès sa conception nécessite de résoudre deux problématiques : le dialogue entre les fournisseurs français et étrangers, et la création d’un cahier des charges international, qui permettrait de faire certifier des batteries importées. Un troisième enjeu doit être également pris en compte : celui de l’expérience utilisateur.
“On doit mettre l’usager au centre”, souligne Bernard Guillarme, Vice-Président de l’Avere. “Nous devons réduire la pression sur le consommateur, en prenant en charge la question écologique en tant qu’acteurs”.