Lettre ouverte à l’attention de Toutes les parties prenantes concernées par le développement des nouvelles mobilités

Madame, monsieur,

Je me permets de vous recontacter concernant les acteurs de la filière Micro Mobilité qui rencontrent de très grandes difficultés en ce moment et un risque de disparition pure et simple.

Aujourd’hui les députés de la république ont discuté une limitation de vitesse à 20 km/h pour utilisation de l’espace public. Une limitation par bridage des engins. Outre le fait que ces dispositions seraient prises sans aucune association d’utilisateurs ni les fédérations des professionnels n’aient été consultées, cela poserait d’énormes problèmes pour la pratique de ces nouveaux modes de mobilité !

Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés pour nous aider à interpeler la représentation nationale sur le fait que toute une filière de la distribution risque de disparaître au profit du free-floating exclusif car nous allons perdre des pratiquants avec cet abaissement incompréhensible à 20 km/h.

  • Les professionnels de la micro mobilité ont aligné la vitesse limite des engins (25 km/h) sur celle pratiquée pour les vélos à assistance électrique. Il n’y a aucune raison objective que des engins qui sont dans le même type de pratique, le même environnement, soient pénalisés négativement et ce, à cause d’utilisateurs non habituels, non responsables, du free-floating.
  • A 20 km/h on augmente le différentiel de vitesse entre les EDPM et les autres véhicules sur la chaussée. C’est augmenter le danger pour les utilisateurs réguliers. Les propriétaires, aguerris, de EDPM vont être fortement pénalisés à cause de pratiques inconscientes d’utilisateurs du free-floating.
  • L’utilisation des EDPM, en intermodalité, hors des hypercentres, nécessite une vitesse moyenne plus élevée pour que ce mode de déplacement reste pertinent. A 25 km/h c’est le minimum nécessaire. En dessous, cette utilisation perd grandement de son intérêt.
  • Seules l’Allemagne aujourd’hui a imposé une limite à 20 km/h (le marché des EDPM y est embryonnaire et essentiellement free-floating) ainsi que la Suisse. La Belgique est montée à 25 km/h récemment. Tous les autres pays d’Europe régulent à 25 km/h. Pourquoi la France, qui est leader sur ces nouvelles mobilités, s’aligne sur des pays marginaux ?
  • L’utilisation hors agglomération des EDPM nécessite des vitesses plus importantes que les 20 km/h limite. Non seulement par rapport aux voies potentiellement empruntées mais aussi compte-tenu des distances à couvrir (entre 10 et 15 km par trajet, voir plus notamment pour les gyroroues).
  • Cela fait 5 ans que des professionnels travaillent sur des normes de sécurité et à l’adaptation de leurs engins à 25 km/h. Ces EDPM sont robustes, sécurisés, dotés de systèmes de freinage performants. Ces dispositions de limitation de la vitesse à 20 km/h prises sans concertations viennent fouler au pied des années de travail.
  • Les professionnels œuvrent sur un marché européen, voir mondial. La future norme européenne sert déjà aujourd’hui de référence aux fabricants du monde entier. Changer ces dispositions techniques de limite de vitesse va grandement pénaliser les industriels et distributeurs français qui vont devoir modifier les engins uniquement pour le marché français.
  • Cette limite à 20 km/h va favoriser les engins dits d’entrée de gamme, de qualité très moyenne. Les engins plus robustes, sécurisés en termes de systèmes de freinage ou de spécification structurelles vont perdre en consommateurs. 25 km/h était déjà une limite difficile à accepter pour ces utilisateurs – réguliers et maitrisant leurs engins. Avec de telles dispositions, c’est à très court terme un rabougrissement du marché.

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Il est extrêmement important que cette limitation à 20 km/h soit revue. Cette valeur, totalement aléatoire et qui ne repose sur aucune études d’accidentologie, ne peut être acceptée par les professionnels du secteur.

Mesdames, messieurs, nous avons besoin de votre aide pour faire remonter la très grande préoccupation des professionnels.

Bien cordialement

La Fédération des Professionnels de la Micro Mobilité